Je ne suis pas mère au foyer. Je l'ai été un temps. Et j'ai connu cet affreux malaise qui montait dans ma gorge quand, dans les diners mondains, on me demandait « et toi tu fais quoi? »
« Bah moi je fais quoi ? Bah moi je m'occupe des mes enfants »
L'interlocuteur vous lance regard qui oscille entre la pitié et la moquerie. Il ne dit rien et se tourne vers son autre voisin en lui demandant « et toi tu fais quoi ? ». (et au passage il vous tourne le dos pour exprimer son opinion!)
Comme si la femme au foyer (FAF) ne valait pas la peine qu'on lui parle, comme si les neurones de la serialmother avaient disparus quand elle a pris la, ô combien difficile décision, de tout lâcher pour faire des purées/aller à la sortie de l'école/ changer elle-même les couches de son bébé/donner le bain/jouer/s'amuser/se fâcher après la 4ème compote renversée sur le parquet propre/éveiller son serialkid/faire les courses/aller à la Sécu/prendre rdv avec le pédiatre/s'assurer que le serialfather aura à manger le soir/promener le chien/faire le taxi entre le judo de n°1 et la poterie de n°2/sourire/être aimable/avoir le temps de rester féminine (alors que l'appel du jogging est fort)/encaisser les caprices/penser à varier la nourriture de bébé….
Non, non la femme au foyer n'est pas un monstre, on peut lui parler, l'applaudir, la hisser tout en haut car c'est elle la véritable héroïne ! Elle gère tout, elle doit en plus accepter le regard des autres (les travailleurs) et se prendre une fois par jour une remarque « oui enfin bon toi t'as le temps » ou pire « nan mais tu peux pas comprendre parce que toi tu bosses pas« .
Un peu d'admiration et d'indulgence seraient donc la bienvenue pour ces FAF (Femmes Au Foyer) qui donnent tout pour élever leurs serialkids avec amour, patience et passion.