En ayant la bonne idée un soir de beuverie de faire un enfant (puis un autre, puis encore un autre puis encore un dernier pour la route), je n'avais pas prévu que quelques années plus tard, je devrais changer des couches immondes, ramasser le vomi dans la voiture, raconter des histoires chaque soir, revoir ma table de 8, recevoir 17 mômes pour souffler les bougies du petit, faire la queue un dimanche en mai pour inscrire le grand au tennis, fabriquer des gâteaux pour la kermesse.
Bon mais ça, ça passe encore. C'est un peu le deal des parents.
Mais cet été j'ai atteint mes limites de maman héroïques. Après avoir chassé une chauve-souris de la chambre des enfants à coup de « go away » (en effet la chauve souris était anglaise), j'ai du négocier avec une araignée géante -genre 3 cm 😉 – pour l'ôter du lit de mon grand qui, affolé, était en position fin du monde.(position qui consiste à se replie sur soi en criant ahhhhh ahhhhh ahhhhhh).
Moi j'aime pas les araignées. Mais genre pas du tout.Ca et les salsifis je hais. Ca et les films d'horreur aussi. Ca et les maths/le foot/l'odeur de la clope le matin/la voiture en haute montagne/les mains moites/. Ca remonte à l'enfance je crois. Une araignée qui m'avait fait une frayeur vers 5, 6 ans en se cachant dans mon bain.
Toute flippée que j'étais, je me suis dit « ok tu es sa mère, tu DOIS agir, le gamin compte sur toi. Si tu montres ton angoisse, tu ne seras plus crédible. Tu as y arriver. »
Puis, j'ai regardé mon fils, j'ai regardé la bête et j'ai juste proncé cette phrase toute faite que tous les vieux disent « bahhhh ça va , c'est pas la petite bête qui mange la grosse. ». Puis j'ai fui lâchement.
Bah quoi ? J'ai pas signé pour devenir Spiderman moi !