Je connais Alexandra depuis toujours. On a fréquenté le même lycée, on a des amies proches en commun. J’ai suivi ses études, son mariage, ses grossesses, la reprise avec l’une de ses soeurs de l’entreprise de leur grand-mère, La Pelucherie.
En janvier j’ai appris avec tristesse et sidération qu’elle était atteinte d’une leucémie. Nous nous sommes écrit, nous avons échangé depuis et je la suis sur son compte Insta @alex_Rapaport où elle raconte son parcours jour après jour, ses espoirs, sa chimio, ses doutes, ses larmes, ses craintes. Alexandra que je découvre mieux jour après jour est une guerrière qui a la rage de vivre. Elle porte en elle cette volonté qui est propre aux femmes fortes. Ne jamais lâcher. Y croire. Se battre. Vaincre.
Elle se bat comme une lionne et a la chance d’avoir un mari en or, des enfants incroyables, une famille, des amis géniaux, des médecins et des infirmières épatants qui l’entourent.
J’ai voulu qu’elle me/vous raconte son histoire.
Alexandra, tu es Maman de trois enfants. Quels âges ont ils et comment s’appellent ils? Joséphine, 9 ans ; Ruben 7 ans; Charlie 3,5 ans
Tu a repris l’entreprise familiale de ta grand mère avec ta sœur et vous vendez des peluches. Raconte nous! Il y a 4 ans, j’ai voulu trouvé un sens à ma vie, un vrai job qui m’anime au quotidien ! Du coup j’ai tout lâché pour relancer avec ma soeur la marque de peluches de notre grand-mère, La Pelucherie. L’idée: reproposer des peluches de qualité pour petits et grands ! J’ai bossé 4 ans comme une dingue mais j’ai kiffé chaque jour et chaque étape !
Décembre 2020, tu te sens épuisée. Que te dis tu a ce moment la?
A quel moment tu te rends compte que ce n’est pas juste un coup de fatigue ? Tout le mois de décembre, j’ai eu des petits symptômes … des bleus, des boutons sur le corps, de la fatigue … mais perso j’étais à fond dans mon job et je devais enchaîner semaines et week-end pour assurer nos pop up ! Noël est une période clé dans la peluche et donc ce n’est pas du tout le moment de flancher ! Comme chaque année le 25 décembre, dès que la pression retombe, mon corps lâche. D’abord un aphte, puis des ganglions, puis une fatigue de plus en plus forte, puis l’impossibilité d’avaler la moindre chose …
Comment as tu appris la nouvelle de ton diagnostic ?Le 30 décembre, je rentre de vacances et je fonce chez le docteur ! Je lui explique tout ce qui m’arrive. Il me prescrit une prise de sang. Jusque là, je suis loin de m’imaginer la suite. Je fais la prise de sang le 2 janvier. Je me traîne jusqu’au labo. Le 2 janvier après-midi, je me sens vraiment faible et je souffle terriblement avec mon aphte . Je rappelle le docteur pour lui dire que le Doliprane ne fait aucunement effet … et que plus je me repose, plus je suis fatiguée ! Une fatigue que je n’avais jamais connu jusque là. Heureusement, il avait reçu entre temps les résultats d’analyse. J’avais 70 000 globules blancs, VS 10000 / 15000. Il m’a dit de foncer aux urgences de Cochin.



Quelle a été ta première réaction ?
Des qu’il m’a dit ça, j’ai senti que ce ne serait pas une promenade de santé, et en arrivant aux urgences, ils ont commencé à me parler de cancer ! Dans ma tête, tout s’est accéléré avec la peur de mourir et de laisser mes 3 enfants ! C’est assez terrible pour une mère …
Comment l’as tu annonce à tes enfants? A ton entourage ?
J’ai tout de suite prévenu mon entourage . J’avais besoin qu’ils soient à mes côtés pour cette épreuve. Mes enfants, par contre j’ai mis un peu plus de temps. Je voulais trouver les mots juste. Avec l’aide de la psy de l’hôpital, je leur ai préparé une vidéo ou je leur ai tout expliqué, sans tabou. Nous nous sommes ensuite parlé par FaceTime puisque j’étais coincé à l’hôpital pour plusieurs semaines …
Comment a réagi ton mari?
La nouvelle a été très violente pour mon mari. Sur le coup on a tous les 2 paniqués mais on s’est tout de suite qu’on allait être fort pour passer cette nouvelle épreuve de notre vie. Il fallait qu’on reste soudé et combatif, notamment pour les enfants !
Raconte nous comment se passent tes journées et ce qui va se passer dans les semaines à venir. Je suis hospitalisée en chambre stérile pour plusieurs semaines avec des pauses à la maison entre les chimiothérapies. Le 1er séjour a duré 5 semaines. Le 2e séjour 3 semaines. A chaque fois, on me fait de fortes chimiothérapies afin de détruire toutes mes cellules, cancéreuses et non cancéreuses. La prochaine étape, la greffe de ma moelle osseuse. C’est une grosse étape, visiblement très difficile, mais à priori la dernière !
Tu racontes ton quotidien sur ta page Fb et IG. Pourquoi est ce important pour toi?
Très vite, je me suis rendue compte que ce que je vivais était très fort et unique et je ne voulais pas oublier avec le temps. D’où l’importance de noter chaque jour mes aventures et de les partager. Le partage est aussi une façon de faire en sorte que la maladie ne soit pas un tabou, ce qui aide je pense à l’accepter !
Tu as le moral?
Il y a des hauts et des bas, forcément … mais j’ai décidé d’accepter l’épreuve et de ne pas me laisser abattre par cette sale maladie, qui arrive sans crier gare dans ta vie !
De quoi rêves tu là tout de suite?
Une bonne douche chaude car je n’y ai pas le droit dans ma chambre stérile!
️Un message à faire passer ?
La maladie n’arrive pas qu’aux autres … alors profitons des beaux instants et ne nous prenons pas la tête pour un rien !