Nadia Daam, pour tous les fans de l'émission Les maternelles, c'est la chroniqueuse sympa qui dégote tous les bons plans du net (blogs etc). Nadia est aussi l'auteur, avec ses copines Emma Defaud et Johanna Sabroux, d'un livre poilant paru en 2008 Mauvaises Mères (éditions Jacob-Duvernet) qui a donné lieu à un blog éponyme. Le trio vient à nouveau de sévir avec Mères Indignes (éditions Privé), un livre bourré d'anecdotes rigolotes de serialmothers.
Nadia est franchement drôle, franchement sympa et c'est franchement une serialmother.
CV de la serialmother
Nom : DAAM
prénom : Nadia
Age : 32 ans
Prénom et âge du serialkid : Sasha, 4 ans et demi…
Surnom ridicule du serialkid ? Sashoushka quand elle est cool, crapaud quand elle est pénible. Et crapette le reste du temps.
Poids et taille du bébé à la naissance : (Euhhh ou j'ai mis ce p… de carnet de santé ?) Sincèrement, j'en sais rien ! Elle pesait genre 2,7 kg à 200 grammes près, mais la taille ?? Ce qui m'a laissé un souvenir impérissable en revanche, c'est que quand la sage-femme l'a posée sur mon ventre, elle m'a fait caca dessus.
Age de la 1ere nuit : A la grande tombola de la vie de parents, j'ai tiré le mauvais numéro puisque ma fille a fait sa première vraie nuit à 11 mois. J'avais tout essayé : la camomille, les incantations à la lune, les antidépresseurs (pour moi)… Mais il n'y avait rien à faire, pendant 11 fucking mois, elle se réveillait 4 à 6 fois par nuit. Et un jour, j'ai suivi le meilleur conseil qu'on m'a jamais donné: je l'ai laissée pleurer. Et ça a marché, elle a fait ses nuits, mais pas ses matins (réveils à 6h pendant quelques mois)…
Dernier câlin ? A la base, je ne suis pas câlin du tout. Quand j'étais ado, on m'appelait « Le Frigo ». Mais la naissance de ma fille a changé tout ça: je suis devenue beaucoup plus tactile, plus câline. Et je croque la nuque de ma fille dès que je peux!
Dernier caprice ? Moi, j'en ai fait un gros chez H&M dernièrement (y avait plus ma taille, je crois bien avoir chouiné et tapé des pieds sous les yeux du vendeur insensible). Mais sur ce plan là, Sasha me bat à plate couture. Elle réclame, exige, trépigne, hurle, se roule par terre pour un nouveau DVD ou un Pépito. Et moi, dans ces moments là, je pense Ritaline, je pense contraception définitive puis j'essaie de dégonfler le truc. Moment «astuce de parent»: si votre enfant vous fait un caprice, foutez-vous de sa gueule, imitez-le en train de faire l'exorciste, ça calme…
Dernière punition? Je ne punis pas, ou presque jamais. Au pire, je l'envoie 5 minutes dans sa chambre si elle a vraiment été infecte (sauf que sa chambre, c'est Fnac Eveil et jeux en mieux. L'envoyer faire pénitence au milieu des Barbies, c'est pas non plus Guantanamo..). Je ne suis pas rigide en termes d'éducation, j'ai des principes sur lesquels je ne transige pas (politesse, propreté…). Après, si elle veut se gaver de gâteaux avant de passer à table, ça ne me dérange pas (du moment qu'elle m'en laisse). Il faut dire aussi que garde alternée oblige, je ne l'ai qu'une semaine sur deux et que ça rajoute une couche bien épaisse de culpabilité… Du coup, je laisse passer plus de trucs.
Dernière envie de ne plus être mère, de partir vivre sur une île avec George Clooney, de croire qu'une couche concerne l'ozone et qu'un doudou est un mot antillais ? Et bien justement, c'est pas très maternellement correct de le dire, mais la garde alternée permet de ne pas être mère 24h/24. Bien sur, quand ma fille n'est pas là, c'est dur, elle me manque, je me demande ce qu'elle fait… Mais la garde alternée, c'est comme le Nescafé: ça a un drôle de goût au début, puis on s'habitue et on finit même par aimer ça à défaut de vrai café. Alors, oui, avoir le sentiment de passer à côté de la moitié de la vie de son enfant, c'est super dur… Mais ça veut dire aussi qu'une semaine sur deux, j'ai droit à un week-end sans réveil à 6h du matin et préparation du bol de Chocapic avec une sérieuse envie de me pendre.
C'est quoi alors une bonne mère ? Et une mauvaise ? Avec mes copines Johana et Emma on a écrit deux bouquins sur le sujet, et on n'a toujours pas la réponse! La mère parfaite n'existe pas, ou alors dans l'imaginaire collectif et dans les pubs pour les lessives. Etre une bonne mère, c'est peut-être avoir conscience de ses failles, de ses doutes, de ses imperfections… D'oser dire que la maternité, c'est une plaie parfois! (un peu comme une épisio qui dure tout la vie) Je suis persuadée (et ça m'arrange de le penser) qu'un enfant qui grandit sans avoir le sentiment d'être TOUT pour sa mère, grandit mieux, avec moins de pression. La vraie mauvaise mère, c'est peut-être celle qui sacrifie tout pour son enfant et qui finit par le lui faire payer…
Dernière fierté de maman ? Je suis toujours fière de ma fille! Sauf quand elle crie dans le bus « maman, t'as pensé à prendre tes cigarettes? ». Ca m'est arrivé hier matin, et ça m'a bien collé la honte (j'ai essayé de me planquer derrière mon pass navigo…ça marche pas). Mais sinon, elle me scotche. Il y a quelques jours, elle m'a récité 5 noms de tableaux de Chagal. Elle avait appris ça à l'école mais bon, j'étais quand même plus fière que quand elle me récite les noms des Winx.
Dernière sortie en famille ? Ma fille et moi, on est assez casanières on peut trainer un samedi entier en pyjama à manger des céréales à même la boite devant Gulli Mais bien sûr, il nous arrive de sortir. Récemment, je l'ai emmenée voir le Cirque du soleil. Ca m'a coûté un bras, et elle s'est endormie avant le premier tableau. Pour se réveiller pile avant l'entracte en beuglant « maman c'est bientôt la pub, j'ai envie de faire caca »
Dernière bonne adresse ? On squatte pas mal le théâtre de l'Essaion dans le 4ème, ils ont une chouette programmation. J'ai beaucoup trainé au Poussette café quand elle était plus petite. Il y a un petit resto a côté de chez moi qui faisait des supers steak frites, mais on est tricardes depuis qu'elle a bouché les toilettes avec sa collection de Petshop.
Dernière histoire du soir ? On est plongées dans Le prince de Motordu depuis 1 mois. Ma fille est monomaniaque, et peut lire le même livre plusieurs semaines sans se lasser. Je ne suis pas sortie tout à fait indemne de sa période « Tchoupi est malade » qui a duré un trimestre.
Dernier mot avant le dodo ? DORS!