Ce soir au diner, entre un brocoli et une compote, serialjunior a planté ses yeux dans les miens et de sa main collante a caressé la mienne avant de déclarer avec amour « maman tu es belle comme un Babybel ».
La bonne nouvelle c'est que qu'il me trouve au moins aussi belle qu'un fromage rond, rouge, mou et sans gout. La mauvaise nouvelle c'est que moi je préfère le Kiri depuis ma tendre enfance mais bon dans ce combat entre le bien et le mal, il y a plusieurs écoles (nous reviendrons un jour sur les modes de pensées en philosophie influencés par les fromages sans gout).
Devant ma mine défaite, ma fille qui détient l'art du compliment de rattrapage, a dit « maman, il voulait dire qu'il a besoin de toi autant que du Babybel et vu qu'il adore le Babybel, bah c'est cool ».
Serialfiston a ri avant d'ajouter que d'après une étude publiée en 1954 dans la Revue « Science of Cheese from Harvard », le Babybel avait des beaux jours devant lui.
Cool.
A ce moment là le chien a ouvert sa gueule, a avalé le Babybel que serialfistion avait fait exprès de lui balancer.
J'étais donc devenue un fromage rond, rouge, luisant, sans gout qui allait finir dans la bouche de son propre animal.
Puis serialbaby qui n' pas encore le droit de parole dans cette famille étant donné qu'il ne sait point parler (à deux mois bientôt c'est un scandale) a émis un rot qui mit un point final à cette conversation fromagesque.
Serialfather est rentré du boulot, ého-ého, et a déclaré « j'ai faim, je me ferais bien un p'tit truc genre un Babybel ». La boucle est bouclée : je suis donc un fromage.
ps : je signale que je n'ai aucun lien de près ou de loin avec la mafia du fromage industriel.